Mon vieux 115/900 ne va pas suffire . . .
Le principe qui a guidé l'achat et la mise en oeuvre du materiel est simple : acquérir ce qui est nécessaire pour débuter. Pas d'astro-photo sans l' équipement bien connu et mille fois détaillé sur le web. Il comprend :
- Un télescope ou une lunette. Le choix de la monture qui supporte le tube optique est à la fois limité et déterminant : elle permet de suivre le mouvement du ciel (en fait de la Terre) pour des poses de plusieurs secondes voire plusieurs minutes. C'est aussi souvent la plus grosse dépense. Un tube optique Newton semble moins couteux et mieux adapté au ciel profond qu'une lunette. Un oculaire réticulé (avec viseur) éclairé permettra des alignements précis donc un bon suivi.
- Un "imageur", caméra ou appareil photo numérique, avec ses bagues d'adaptation et son intervallomètre qui permet de programmer des séquences de photos. L'APN doit pouvoir faire des poses longues de plusieurs minutes. avoir un objectif amovible pour la photo au foyer et enregistrer des fichiers bruts ("RAW").
- Une alimentation pour la monture, batterie 12 volts ou adaptateur secteur.
C'est tout pour pouvoir envisager de prendre des photos du ciel profond, et c'est déjà beaucoup. Mais on peut s'en tirer à moins de 2000 euros dont la moitié pour la monture si on en reste là.
Mais quand on est lancé il est vite tentant de passer à l'étape suivante qui permet de réaliser des photos plus belles et plus détaillées.
En effet Le suivi peut être amélioré par guidage à l'aide d'une caméra fixée sur une lunette montée en parallèle. Cette caméra doit être reliée à la monture et à un PC pour fonctionner. Il existe des systèmes autonomes mais d'un prix très élevé. Le guidage corrige l'inévitable dérive de la visée pendant des poses de plusieurs minutes. Les étoiles et la cible sont plus nettes et plus précises sur le cliché.
A ce niveau il devient difficile de maintenir un budget limité. Les câbles, bagues adaptatrices, renvois coudés et oculaires, filtres, correcteurs optiques, logiciels (heureusement la gamme de softs gratuits couvre tous les secteurs de l'astro-photo), systèmes anti-buée, systèmes d'alimentation puissants pour pratiquer "en nomade" loin de la pollution lumineuse, ont doublé ou triplé le budget initial.
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Par exemple voici le matériel que j'ai choisi pour rester dans des limites de budget raisonnables.
- Une batterie 12v avec un emcombrement et un poids réduit suffisante pour alimenter la monture pendant plusieurs heures dans le cadre d'un simple suivi sans guidage (L'APN et le PC ont leurs propres batteries).
- Une monture Skywatcher HEQ5 d'un encombrement et d'un poids raisonnables, mais qui permet un suivi avec une bonne précision à condition de ne pas trop la charger (APN, tube et caméra de guidage..)
- Un tube optique Bresser 150/750 (ouverture 5) pas trop encombrant et polyvalent, permettant à la fois l'observation et la photo "au foyer" (l'APN installé directement sur le porte-oculaire, sans objectif). Son poids est bien adapté à la monture HEQ5.
- Un Appareil photo numérique reflex (c'est obligatoire) Canon EOS 1100D ancien donc d'occasion. L'intervallomètre est fourni par la raquette de la monture équipée du câble adéquat.
- Le petit matériel bien utile voire indispensable : oculaires dont un réticulé-éclairé (photo), renvois coudés, lentille de Barlow, masques pour mise au point, bandes thermiques, câbles, sacs de transport. . . Je l'ai choisi en entrée de gamme pour limiter la dépense.
- Oculaire réticulé éclairé 12mm
Une caméra 120mc mini pour débuter le guidage.
Table et siège de camping, PC .
Materiel utilisé pour les prises de vues "au foyer" avec simple suivi :
- Monture motorisée avec Goto et son cable d'alimentation.
- Tube optique Newton ou lunette.
- Raquette-intervallometre et son cable en spirale.
- Renvoi coudé pour viseur polaire.
- Oculaire 15 mm réticulé éclairé.
- Batterie 12v avec cable (pinces croco / prise allume-cigare) ou adaptateur et rallonge secteur.
- APN Reflex avec Batterie chargée ou adaptateur secteur, cable USB de liaison et carte SD
- Bague T2 et adaptateur (2' ou 1'5)
- Cable déclencheur raquette/APN
- lampe de poche
- Boussole
- Niveau à bulle
- Chercheur Telrad
- Masque de Bathinov
- Siege et/ou tabouret
- GPS (mobile)
Installation pour le suivi simple et pour le guidage
Materiel utilisé pour les prises de vues au foyer avec suivi et guidage :
- Monture motorisée avec Goto.
- Tube optique Newton ou lunette avec chercheur.
- Boitier ASIair avec câble d'alimentation.
- Batterie 12v avec pinces croco / prise allume-cigare) ou adaptateur et rallonge secteur.
- Module Wifi Synscan ou cable EQmod pour la liaison avec le boitier.
- APN Reflex avec batterie chargée ou adaptateur secteur, carte SD et câble USB de liaison.
- Bague T2 avec adaptateur au coulant 2' ou 1'5.
- Lunette guide ou chercheur avec adaptateur chercheur .
- Caméra de guidage et son câble USB de liaison avec le boitier.
- Focuseur et son cable USB de liaison.
- Lampe-torche
- Boussole
- Niveau à bulle
le boitier Asiair
Il s'agit pour moi de L'"Asiair pro". L"'Asiair plus", plus récent est équipé d'une antenne Wifi
Alignement polaire ("Polar Align") avec ASIair
Mise au point ("Autofocus")
Vérification du cadrage (carte intégrée)
Guidage
Prise de photos (autorun)
Ce joli boitier rouge contient un petit PC "Rawsberry" bien connu des bricoleurs. Il 4 sorties alim de 12V sur une face et quatre ports USB sur l'autre. Le logiciel est installé sur une carte SD 32Go fournie. Il est doté sur la version "Plus" d'une antenne extérieure et d'une mémoire interne de 84Go.
L'interface (voir photos ci-dessus) est le vrai plus apporté par la marque chinoise Zwo : loin des redondances à l'américaine (ah, Windows !) il est d'une merveilleuse clarté, complètement intuitive. On peut l'utiliser - même sans avoir lu la notice - sur un PC (via un émulateur comme "Bluestacks"), sur une tablette ou sur un mobile pour lequel il a d'ailleurs été conçu.
C'est presque trop facile :
Mise au point par l'intermédiaire d'une courbe construite peu à peu,
Alignement polaire, avec un smiley qui réagit à la progression vers le pôle vrai,
"Goto" la cible choisie (avec possibilité de la choisir dans une liste - avec photos !) et recentrage automatique de la cible.
Il est possible de recadrer l'image sur la carte intégrée.
Lancement du guidage en conservant -ou non- la calibration faite précédament.
Prise de photos suivant la séquence prévue ("autorun"), choisie parmi celles enregistrées avec affichage des clichés sur l'interface et leur enregistrement sur la carte SD ou une clé USB, au choix.
Toutes ces opérations pilotées par l'Asiair le sont en fait par des logiciels libres bien connus des Astro - amateurs tels "PH2 guiding" pour le guidage mais réunis et intégrés ici dans une interface vraiment conviviale, à la différence du pilotage par un PC utilisant tous ces logiciels nécessitant souvent un long apprentissage. Les plus exigeants regretteront la disparition de certains paramètres pour proposer une interface simple et lisible sur un smartphone.
Ce qui fait aussi le succès de l'Asiair, c'est la Wifi, sa Wifi, puisqu'il faut s'y connecter. A part l'alignement polaire qui nécessite une action sur les vis de la monture, tout peut être dirigé de l'intérieur de la maison, au chaud l'hiver, pourvu que le télescope ne soit pas trop loin (une dizaine de mètres) ou si on utilise une alimentation avec CPL.
On peut se demander pourquoi on a pas eu l'idée d'un tel boitier en Europe, puisque la technologie (Rawsberry Pi) et les softwares "Open Source" sont disponibles depuis longtemps et au moment où l'EVScope et le Stellina vont encore plus loin dans l'intégration (trop pour beaucoup d' amateurs) , mais pour beaucoup plus cher..
