Méthodes utilisées


Propositions pour débuter l'astrophoto

 

 Ces lignes n'ont pas la prétention d'exposer la meilleure ou la seule façon de procéder. Elles ne font que présenter mes pratiques et peuvent comporter des lacunes ou des erreurs.

  Le suivi est le mouvement que produit la monture du télescope pour suivre la rotation du ciel (en fait de la terre) autour du pôle.
  Le guidage corrige le suivi de la monture pour affiner son mouvement. Il est dirigé par une caméra placée sur une lunette montée en parallèle et qui pointe une étoile guide.


1. Préalables :

  - Viseur polaire :
 Régler la netteté de l'image et du réticule. Vérifier l'alignement de l'axe du viseur avec l'axe AD de la monture. (De jour sur un repère éloigné, en agissant sur les trois vis du viseur). Vérifier l'orientation de l'axe vertical du réticule en faisant varier la hauteur de la  polaire (vis hauteur).
 - Charger la batterie de la monture et celles de l'appareil photo.
 - APN : Images Raw, Pose B (ou M). Vitesse Bulb. Mise au point MF One shot. Vue par vue. Balance des blancs : lumière du jour. Contraste, réduction du bruit et luminosité auto : OFF.
 - Sortir le télescope et l'APN une heure avant la prise de photos pour mise en température.
 - Prévoir les clichés techniques (Darks,Offsets et Flats) avant ou après les photos du ciel.



Nouveau réticule Skywatcher 
 
 - Placer le télescope face au Nord (étoile polaire, boussole, ou repères sur le sol).
 - Régler l'horizontalité de la monture en agissant sur les vis du trépied (niveau à bulle).
 - Placer les contrepoids. Placer le tube optique.
 - Equilibrer en déclinaison (déplacer le tube optique dans les anneaux).
 - Equilibrer en ascension droite (déplacer les contrepoids).
 - Disposer l'alimentation de la monture (pinces croco sur batterie ou transfo sur secteur) et la raquette.
 

Tube Bresser 150/750 sur monture Skywatcher HEQ5


2. Prise de clichés avec simple suivi sans guidage

 - Placer manuellement le tube optique à l'horizontale pour dégager l'objectif du viseur polaire.
 - Allumer la monture pour l'éclairage du réticule après avoir vérifié la présence de la polaire dans le viseur. 
 - Initialisation de la monture sur la raquette : coordonnées, altitude, fuseau, heure et date. S'aider du GPS d'un téléphone mobile (logiciel Synscaninit)
 - Placer la polaire sur le cercle du viseur polaire à l'heure donnée par la raquette ou le logiciel avec les vis de la monture (hauteur et azimut).
 - Replacer le tube optique manuellement vers le nord (position "home"). La Polaire est dans l'oculaire.
 - Alignement sur la première étoile. Approcher au besoin à l'aide du chercheur avant de centrer l'étoile dans l'oculaire réticulé en agissant sur les touches fléchées de la raquette. Recommencer sur l'étoile suivante, deux ou trois étoiles en tout.
 - L'erreur en élévation et azimut (Mel et Maz) ne doit pas être trop importante : quelques minutes d'angle.
 - Installer l'APN au foyer du télescope avec la bague T2 montée sur un adaptateur 2" ou 1"25.
 - Brancher l'intervallomètre (ou la raquette) sur le déclencheur photo de l'APN.
 - Pointer ("Goto") une étoile brillante ou une planète.
 - Mise au point sur l'écran de l'APN (zoom x2), ou avec un masque de Bathinov.
 - Goto vers la cible avec la raquette.
 - Faire un ou plusieurs clichés de cadrage, à l'ISO maximum. Rectifier le pointage au besoin.
 - Programmer le nombre, l'intervalle et la durée des poses sur la raquette. 
 - Démarrer les prises de vue.
 

Canon EOS 1100D au foyer


   J'utilise souvent la séquence 100 poses de 30 à 50 secondes séparées par 3 secondes avec un Iso élevé (1600 à 6400) selon l'état du ciel et la brillance de la cible, ce qui fait à peine un peu plus d'une heure de pose au total. Cela m'a paru en effet suffisant - en l'absence de guidage - pour obtenir de belles images des principaux objets du ciel profond.

La monture a été fabriquée et équipée (Viseur polaire, raquette, prises... ) pour être utilisée de cette façon. Cela ressort aussi de la notice fournie. Cette méthode permet d'utiliser les gestes fondamentaux de l'observation astronomique : visée de l'étoile polaire et d'autres étoiles connues à l'aide d'un oculaire, mise au point sur l'écran de l'APN avec ou sans masque de Bathinov, vérification du cadrage de la cible. 



3. Astrophoto avec boitier ASIair


 Télescope avec boitier ASIair, Focuser EAF, caméra de suivi ASI 120 mini et APN Canon 
 
 
 - Placer le télescope face au Nord (la polaire est visible dans le chercheur).
 - Allumer le boitier ASIair, la monture et l'APN. Connecter la tablette sur le Wifi ASIair.
 - Vérifier la connexion de la monture, du moteur de mise au point ("Focuser" EAF), de l'imageur (ici un appareil numérique reflex Canon 1000D ou 1100D) et de la caméra de suivi sur la tablette (logiciel ASIair).
 - Faire une mise au point (MAP) sur l'écran ("Liveview") de l'APN en utilisant les touches Focuser de l'application ou tenter une mise au point automatique ("Autofocus") si on est déjà proche de la MAP.
 - Lancer le processus d'alignement polaire ("Polar Align") pour arriver à une distance de moins de 20" du pôle.*
 - Choisir une cible dans la liste et lancer le pointage automatique ("Goto", écran "Préview"). Déplacement de l'optique.
 - Une astrométrie ("Plate-solve", analyse du positionnement des étoiles ) précise le centrage de l'objet.  
 - Créer ou choisir une séquence de photos (Intervalle, durée, nombre) 
 
- Lancer la calibration si nécessaire (préparation du guidage automatique) après vérification de la MAP de la caméra de guidage.
 - L'auto-guidage débute après la calibration et le choix d'une ou plusieurs étoiles-guides 
 - Ajuster au besoin les paramètres (Agressivité, gain, exposition...)
 - Lancer la séquence de photos "Autorun".
 - Elle commence par un auto-focus avec construction de la "V-courbe" pour déterminer la position du Focuser EAF, assurant une mise au point parfaite.
 - Démarrage automatique des prises. 
 - Vérifier sur l'écran "Préview" où s'affichent les clichés le bon déroulement de l'Autorun".
 - On peut programmer ou commander directement la prise de Darks, la position "Home" (retour à la position de départ) et l'extinction du boitier à la fin des prises.

*La suite peut se faire sans toucher au télescope, donc à l'intérieur, grâce à la wifi s'il n'est pas trop loin ; une dizaine de mètres, ce qui est mon cas. 
  Si un câble Ethernet relie le boitier Asiair au réseau de la maison par la prise Ethernet prévue sur le boitier et celle d'un CPL, la connexion avec l'Asiair sera partagée par la Box dans toute la maison. 
  Confort maximum avec l'application relayée par un émulateur Android comme Bluestacks sur un PC relié par câble HDMI à une grande télé.
 


4. Camera planétaire :

Sans suivi
 - Installer la camera au foyer (à la place de l'oculaire) avec ou sans lentille de Barlow.
 - Brancher le câble caméra/PC.
 - Pointer la planète dans le chercheur puis l'oculaire.
 - Placer la camera  dans  le porte-oculaire
 - Centrer la planète sur l'écran du PC (logiciel Firecapture) 
 - Vérifier la mise au point en réglant la netteté du limbe (= bord) de la planète.
 - Paramétrer les captures. Enregistrer.
 - Traiter dans Registax (ah, les "ondelettes" !)



Tube Skywatcher 200/1000 sur monture Dobson faite maison
 
Avec suivi 
  - Installer la camera au foyer (à la place de l'oculaire) avec ou sans lentille de Barlow.
  - Brancher le câble caméra/PC 
  - Alimenter la monture équatoriale (batterie ou adaptateur secteur /12v)
  - Mise en station polaire.
  - Goto vers la planète commandé sur la raquette.
  - Faire la mise au point en réglant la netteté du limbe (= bord) de la planète.
  - Paramétrer les captures sur le PC. Enregistrer. 
 
 
Réglage de la caméra de jour sur PC
 


5. Traitement des photos "brutes" dans le logiciel "Siril" : 

  Après avoir copié les fichiers Brutes, Darks, Flats et Offset dans les dossiers respectifs, j'utilise le script "prétraitement couleur" pour l'empilement et l'alignement avec correction par les DOF, qui dure souvent moins d'une dizaine de minutes
Je sauvegarde et archive le fichier "résultat" ainsi obtenu (dossier "Siril"), ce qui me permettra de refaire le post-traitement sans recommencer l'empilement et de supprimer du disque dur les encombrants fichiers des images brutes.
   Puis je recharge dans "Siril" le fichier "résultat" pour le traitement proprement dit (ou "post-traitement"). 
J'utilise "l'échantillonnage des couleurs" pour le fond du ciel et la balance des blancs, la "suppression du bruit vert", puis la "transformation de l'histogramme" (valeur par défaut) et enfin "l'extraction du gradient".
  Pour le post-traitement j'utilise tout simplement les réglages (recadrage, exposition, luminosité, contraste, saturation des couleurs, vignette, clarté, etc...) du logiciel "Photo" de Windows 10 que je trouve facile à utiliser : tous les paramètres sont regroupés à droite, bien en vue avec réglages apparents sous forme de curseurs. 
 Parfois, j'utilise le logiciel "Paint Net" pour effacer des traces de poussière et plus rarement  "Neat Image v8" pour lisser des images trop bruitées "Fitsworks 4" permet de diminuer l'intensité lumineuse des étoiles pour les cibles situées  dans la voie lactée. 
 Mais cela sort un peu de la déontologie propre à l'astrophoto : limiter les retouches dites "cosmétiques". Il faudrait en tout cas conserver les images non retouchées. C'est pourquoi  je garde les fichiers "result" issus de l'empilement des brutes dans "Siril".

 
Une partie des  "dentelles du Cygne" NGC6992-113x40s Iso 3200 le 16/07/2021




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